07 Sep
07Sep

Ki Tavo. C'est la rentrée.


וְהָיָה֙ כִּֽי־תָב֣וֹא אֶל־הָאָ֔רֶץ אֲשֶׁר֙ יְהוָ֣ה אֱלֹהֶ֔יךָ נֹתֵ֥ן לְךָ֖


"Lorsque tu entreras dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage"


La Parasha parle de la rentrée des peuples d'Israël dans la terre promise et nous avons fait cette semaine la rentrée des vacances d'été, la rentrée scolaire. Comme chaque année ceux qui ont pris des vacances reprennent le travail, les enfants reprennent l'école, c'est le moment de s’inscrire pour les activités de l'année, je pense à mon cours de taï chi...

Et nous faisons aujourd’hui la rentrée dans notre belle synagogue après des mois d'absences. Quel plaisir d'être ensemble. De voir les amis (même à travers un masque). D'entendre les voix familières. Et de voir aussi de nouveaux visages.... Soyez le bienvenu. Et d'être avec vous en présence virtuelle. Quelle chance d'être ensemble.

Mais cette année, la rentrée est exceptionnelle. Surtout par son incertitude. Est-ce qu'il est sage de pratiquer le taï chi en présentiel ? Est-ce qu'il va être possible pour les enfants de continuer d'aller à l'école ? Il y en a peut-être certains parmi nous pour qui un point d'interrogation se pose même sur leur travail. Et les fêtes? Comment va t-on fêter Rosh HaShanah et Yom Kippour?

Je me demandais si notre parasha qui traite de "la rentré" des b'nei Israël en terre promise avait quelque chose à nous apprendre sur notre rentrée à nous.

1 "Lorsque tu entreras dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage, lorsque tu en auras pris possession et que tu t'y seras établi,

2 Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre que tu auras cueillis dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, t'a donné, tu les mettras dans une corbeille et tu iras au lieu que l'Éternel, ton Dieu, choisira". 

A première vue, le texte demande aux b'nei Israël de montrer la gratitude pour leur bonnes circonstances. De ne pas dire "tout ce que je possède est le fruit de mon travail et de moi seul."

Pour moi, la mot clé, c’est : "prémices" מֵרֵאשִׁית "Tu prendras des prémices ". En effet le mem avant reshit est une préposition qui veut dire "une partie" de tes prémices. La loi ne demande pas le meilleur, ce qui est parfait, comme dans le cas des sacrifices au temple. Simplement une partie de ta récolte, pourvu que c'est la première partie.

Les kabbalistes du cercle de Bal Shem Tov ont fait une lecture très intéressante de cette injonction. Chaque matin, la première pensée qui vient à ton esprit, « amener-la vers Dieu ». Ou, au début d'un projet, les premières intuitions ou motivations peuvent être considérées comme les prémices. Amener les vers Dieu. Le racine de מֵרֵאשִׁית est רֵאשִׁית comme dans le mot Bereshit, au commencement.

Ceux qui me connaisse, savent que je suis très amateur de textes de la tradition et ici j'emploie son langage. Alors j’utilise le mot Dieu parce que je cite un texte juif. Vous pouvez substituer "ce qui est le meilleur en moi" ou "mes aspirations les plus élevées" ou "la personne que je veux devenir." Je pense qu'il n'y a pas de différences. C'est l'aspiration d'amener l'éthique dans le monde qui est, pour moi, le cœur du judaïsme.

Donc cette lecture de notre texte nous demande à ce moment de cette rentrée, d'amener nos prémices - notre premier élan, ce qui nous touchent le premier - vers ce qui est le meilleur en nous. Peut-être que ça peut nous aider à naviguer dans l'incertitude qui nous entoure et de nous orienter dans la suite de l'année.

Ceux qui me connaisse savent aussi que j'ai du mal à résister à un jeu de mots, donc je vous présente mes excuses d'avance pour l'abus de langage qui va suivre :

Reshit est écrit avec un "shin". Si je transforme le "shin" en "sin" j'ai le mot réussit, ce que je souhaite pour nous tous cette année, pour nous, pour nos proches, pour notre synagogue et pour tout Israël.


Ken y'hi ratson



וְהָיָה֙ כִּֽי־תָב֣וֹא אֶל־הָאָ֔רֶץ אֲשֶׁר֙ יְהוָ֣ה אֱלֹהֶ֔יךָ נֹתֵ֥ן לְךָ֖ נַחֲלָ֑ה וִֽירִשְׁתָּ֖הּ וְיָשַׁ֥בְתָּ בָּֽהּ׃


כִּֽי־תָב֣וֹא Ki Tavo


1 "Quand tu seras arrivé dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage, quand tu en auras pris possession et y seras établi,

2 tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, récoltés par toi dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, t'aura donné, et tu les mettras dans une corbeille; et tu te rendras à l'endroit que l'Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire régner son nom.

3 Tu te présenteras au pontife qui sera alors en fonction, et lui diras: "Je viens reconnaître en ce jour, devant l'Éternel, ton Dieu, que je suis installé dans le pays que l'Éternel avait juré à nos pères de nous donner."


Neil Johnson